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A Brest: "Rappelle-toi Barbara.."




Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là..

Oh Barbara, Il pleut sans cesse sur Brest..

Comme jadis les bombes, sur le lycée Kerichen ce matin, ce sont les lacrymogènes qui pleuvaient..

Casseurs inorganisés, "bandes de jeunes", violents, rentrez vite chez vous! Car la bleusaille vous matera méthodiquement. Et les dépêches vous disqualifient  de leur prose morne et privilégiée.

Il vous faudra accepter une réforme, qui, finalement, vous importe peu. Il vous faudra surtout accepter cette vie obligatoire et décevante à laquelle notre société essoufflée vous contraint. Vous n'êtes pas sérieux, vous êtes "jeunes".

Il vous faudra  encore attendre de longues années pour apprendre comment baisser la tête; comment vous conformer à notre ordre social sclérosé, à la reproduction consanguine des riches et des élites. Apprendre à vous "divertir" pour ne plus penser au drame qui se joue, pour oublier ces rêves que vous ne pouvez pas vous permettre d'avoir, encore moins de vivre, pour vous plier à la vie que d'autres vous ont donnée, vous ont laissée.

Encore et encore, se faire humilier par des quinquagénaires, légitimes par leur seul âge.

Ils sont puissants, riches et "sages".. vous ne savez "rien" et, de toutes façons, vous êtes "jeunes", c'est-à-dire insignifiants dans notre France en manque d'imagination.

Vous souffrirez d'une crise, née des orgies capitalistes de vos aînés. Et alors!!? En plus, vous avez la rage..

Vous quatre, on vous jugera sévèrement, pour l'exemple; pour "responsabiliser" ceux qui vous admiraient quelques jours auparavant, pour faire de votre foule joyeuse et novatrice un bataillon bien rangé, rongé par l'angoisse et l'omniprésence bleu foncée..

L'état ne peut pas se permettre de se faire dépasser. Sachez-le. Il s'en faut de peu pour que la situation bascule quand tout l'Ouest s'enflamme déjà.

Sachez que vous êtes notre force. Que vous êtes les seuls à pouvoir exprimer ce que tant d'autres, et des plus vieux, chuchotent en silence.

Ne laissez pas la répression vous aligner contre les murs. Brest est passée par des heures plus sombres. Vous êtes notre espoir, l'étincelle qui peut encore faire sortir cette colère sourde qui gronde dans notre pays et dans nos tripes.

Indéfectiblement, "nous" vous remercions de nous faire espérer, "nous" sommes entièrement derrière vous.



10/12/2008
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